Lecture des Fables d’Ésope
Titre : Fables d’Ésope
Auteur : Sun Tzu
Date : Vers 620 à 564 av. J.-C.
Lecture : 2020/07/11 à 2020/07/24
Positionnement dans la Grande conversation
Great Books of the Western World (1952) : Non
Harvard Classics : Volume 17
Easton Press’s 100 Greatest Books Ever Written : Oui
Lecture précédente : Odyssée (Homère)
Lecture suivante : L’art de la guerre (Sun Tzu)
Version
Traduit par Émilie Chambry, Les Belles Lettres, 2019, 256 pages.
Comme Homère, l’existence réelle d’Ésope est souvent remise en question par des historiens. Fictif ou non, Ésope est reconnu comme étant le fondateur du genre littéraire de la fable. Dans la version du recueil que j’ai lu, nous y retrouvons 358 fables, qui sont de court texte voulant faire véhiculer une morale. Plus jeune, j’avais appris les fables de La Fontaine à l’école. Si vous connaissez celles de La Fontaine (1668 à 1694), vous reconnaîtrez définitivement celles-ci d’Ésope :
F165. Le corbeau et le renard (p. 88-89)
Un corbeau, ayant volé un morceau de viande, s’était perché sur un arbre. Un renard l’aperçut, et, voulant se rendre maître de la viande, se posta devant lui et loua ses proportions élégantes et sa beauté, ajoutant que nul n’était mieux fait que lui pour être le roi des oiseaux, et qu’il le serait devenu sûrement, s’il avait de la voix. Le corbeau, voulant lui montrer que la voix non plus ne lui manquait, lâcha la viande et poussa de grands cris. Le renard se précipita et, saisissant le morceau, dit : « Ô corbeau, si tu avais aussi du jugement, il ne te manquerait rien pour devenir le roi des oiseaux. »
Cette fable est une leçon pour les sots.
F241. La fourni et l’escargot (p. 128-129)
Dans la saison d’été, une fourmi rôdant dans la campagne, ramassait des grains de blé et d’orge, et les mettait en réserve pour s’en nourrir en hiver. Un escargot l’aperçut et s’étonna de la voir si laborieuse, elle qui travaillait au temps même où les autres animaux, débarrassés de leurs travaux, se donnent du bon temps. Sur le moment, la fourmi ne répondit rien : mais plus tard, quand vint l’hiver et que la pluie détrempa les bouses, l’escargot affamé vint demander à la fourni l’aumône de quelque aliment. La fourmi lui dit alors : « Ô escargot, si tu avais travaillé au temps où je prenais de la peine et où tu m’injuriais, tu ne manquerais pas à présent de nourriture.
Pareillement les hommes qui, dans les temps d’abondance, ne se préoccupent pas de l’avenir, tombent dans une misère extrême, lorsque les temps viennent à changer.
Ce qui est intéressant avec ces fables, c’est de voir quel type de moral était présent en Grèce antique. Certaines sont encore utilisées de nos jours. Par exemple, la F86 est celle qui démontre qu’une branche seule est fragile, mais que plusieurs ensembles sont solides. Les thématiques qui reviennent le plus sont : chaque action a tôt ou tard une conséquence, la loyauté et le respect sont importants, il faut travailler fort, puis il faut être satisfait de ce que nous avons (être humble). J’ai bien aimé la F258 qui traite du fait que l’inconnu fait peur, mais que c’est parfois infondé et qu’il suffit de vérifier. La F159 montre une conversation entre l’estomac et les pieds où l’estomac s’exclame que sans nourriture, les pieds ne peuvent pas avancer. Ceci m’a définitivement fait penser à la célèbre citation de Napoléon Bonaparte comme quoi une armée marche à son estomac.
Certaines ont très mal vieilli et d’autres sont fondamentalement contraires à nos valeurs actuelles. Celle-ci est probablement l’un des meilleurs exemples que je pourrais vous sortir :
F112. Le chariot d’Hermès et les Arabes (p. 62)
Un jour Hermès conduisait par toute la terre un chariot rempli de mensonges, de fourberies et de tromperies, et dans chaque pays il distribuait une petite portion de son chargement. Mais, quand il fut arrivé dans les pays des Arabes, le chariot, dit-on, se brisa soudain ; et les Arabes, comme s’il s’agissait d’un chargement précieux, pillèrent le contenu du chariot, et ne laissèrent pas le dieu aller chez d’autres peuples.
Plus que tout autre peuple les Arabes sont menteurs et trompeurs ; leur langue en effet ne connaît pas la vérité.
Finalement, je suis contre l’idée qu’une destinée règle notre vie et qu’il faut s’y faire, même si nous sommes littéralement un esclave (F273). Cette notion revient souvent à travers l’ouvrage.
Somme toute, cette lecture m’aura fait réfléchir sur mon propre système de valeur.