L’être humain est une créature d’habitude qui a une très grande capacité d’adaptation.
Au début de 2020, nous avons tous eu à faire face à une nouvelle réalité en réaction à la pandémie : le port du masque, la distanciation sociale, l’isolement, la quarantaine, et même un couvre-feu, que je n’aurais jamais cru revivre en tant que civil. Beaucoup de gens ont dû s’adapter au télétravail. Certains en ont profité pour lancer un projet dont ils rêvaient depuis des années, mais qu’ils n’osaient jamais entreprendre. D’autres, comme moi, en ont même profité pour suivre un cours ou une formation. Selon une étude, cela prend de 18 à 254 jours pour changer une habitude de vie (Lally et al., 2009). Or, nous en sommes à plus de 450 jours depuis le tout premier confinement. Bien que j’oublie encore mon fichu masque chez moi, je ne serre plus automatiquement la main à quelqu’un que je rencontre, j’ai le réflexe de rester à plus de deux mètres des autres dans les lieux publics, je me lave automatiquement les mains quand je reviens d’une commission, etc.
Je suis allé m’assoir dans un bar avec un collègue que je n’avais pas vu en personne depuis près d’un an. J’ai ressenti un malaise, que j’ai d’ailleurs exprimé sur Facebook. Après des mois à avoir hâte de le faire, sur le coup, je n’étais plus certain. Puis-je vraiment être là? Est-ce que c’est correct d’être comme ça à l’intérieur d’un lieu public avec une autre personne qui ne provient pas de ma bulle familiale? Est-ce que ma chaise et la table ont bien été désinfectées avant que j’arrive? Même si j’ai le vaccin, est-ce vraiment sécuritaire que je sois ici? Attends, je peux enlever mon masque et savourer une bonne bière? Pour moi à cet instant, considérant que ma normalité perçue est devenue celle des derniers 15 mois, je vivais une situation hors du commun et étrange.
Pourtant, pour celles et ceux qui suivent mon blogue ou mes médias sociaux, vous connaissez à quel point j’adore aller au Meltdown Montréal. Pendant plusieurs années, cet établissement a été ma deuxième maison, presque littéralement à un certain moment donné. C’est le lieu où j’allais quand j’avais eu une grosse journée ou que je voulais avoir du fun. Combien d’heures ai-je passées assis sur la mezzanine à relaxer et à discuter de sport électronique avec d’autres personnes? Cette situation, que j’avais déjà vécue des centaines de fois, m’était tout d’un coup étrangère. Vous n’avez pas idée de la confusion que cela m’a apportée. Nous allons devoir réapprendre à vivre.
Après une journée à y réfléchir (j’ai eu trois heures de route alors cela a aidé), il est vrai que nous allons nous réhabituer à avoir des contacts sociaux et à sortir dans les bars. Combien de temps cela prendra? Nul ne le sait. Ce que je peux dire néanmoins, c’est que je m’ennuie encore de discuter de jeux vidéo avec vous tous, en personne, et autour d’un bon pichet de cidre.
À bientôt j’espère,
Leo.
Note en lien avec ce qui se passe en ce moment dans l’actionnariat du Meltdown : Un peu comme lorsque papa et maman se chicanent, c’est quelque chose qui les regarde. Ce qui est certain, et c’est valide pour toutes les organisations, un changement au niveau du leadership décisionnel, quel qu’il soit, va apporter du changement dans tout le reste de la structure. Quel sera ce changement? Sera-t-il positif ou négatif? Sera-t-il mineur ou majeur? Il est impossible de le prévoir en ce moment. Ceci est vrai peu importe comment tout cela ce fini : « réconciliation, divorce, papa garde maison, maman garde maison, la maison est séparée en deux, la maison est vendue à 100%, etc. ».