Vous me connaissez, j’ai toujours une trentaine de projets à la fois, et ce peu importe la grosseur de ceux-ci. Chaque semaine, le monde me parle de leurs différents projets… Mais c’est quoi un projet au juste?
Selon le dictionnaire Larousse, le terme projet à plusieurs définitions :
- But que l’on se propose d’atteindre : Un projet chimérique.
- Idée de quelque chose à faire, que l’on présente dans ses grandes lignes : Son projet a été accepté.
- Première ébauche, première rédaction destinée à être étudiée et corrigée : Un projet de roman.
- Tracé définitif, en plans, coupes et élévations, d’une construction à réaliser (machine, équipement, bâtiment, aménagement urbain, etc.)
- Étude de conception de quelque chose, en vue de sa fabrication.
Le trait commun avec ses définitions, c’est l’idée qu’il s’agit d’une première étape, parfois réflexive, vers un objectif qui n’est pas nécessairement bien défini. Le problème avec la notion de projet, c’est qu’avoir une idée est facile à avoir. À chaque matin, je me réveil avec une nouvelle idée de projet qui serait super à mettre en place : apprendre le solfège, recommencer à faire de la natation, faire un gros ménage dans mes papiers, me réinscrire à des cours de krav maga, entretenir un jardin, acheter une maison, écrire cet article… Comme vous le voyez, ce n’est pas tous les projets qui s’équivalent en termes d’importance, mais aussi en termes de ressources nécessaires à son accomplissement.
Jusqu’à maintenant, vous vous demandez peut-être où je m’en vais avec cela. Après tout, c’est évidence même. Cependant, il s’agit de quelque chose que les gens, incluant moi-même, sous-estiment trop souvent. Depuis des mois déjà, j’essaie de faire le ménage et de réduire le nombre de projets en cours à son minimum. Si vous êtes comme moi, et que vous avez tendance à vous éparpiller sur plein de choses en même temps, faites-vous une planification d’horaire. Même si vous ne l’utilisez pas au bout du compte, c’est l’exercice qui est important. Nous n’avons que 24 heures dans une journée, il vous faudra donc faire des choix.
En ayant mis toutes mes priorités sur un horaire de 14 jours (e.g. dormir, la fin de semaine avec ma fille, mes heures de travail pour la Fondation des Gardiens virtuels, ma maîtrise, mes deux séances de DnD et les activités liées à un podcast que j’ai commencé avec mes amis), j’ai réalisé qui me restait que peu de temps pour d’autres choses. De plus, je veux me remettre en forme et je désire recommencer à lire. Ainsi, plusieurs choix ont été beaucoup plus faciles à faire : quitter la Fédération québécoise de sports électroniques, de mettre sur pause le site du Brasseur urbain, d’arrêter certaines recherches exploratoires que je faisais, repousser mon doctorat à 2023, ou même d’arrêter presque totalement de gamer à des jeux trop demandant en temps comme New World.
Parfois, nous voyons trop grand pour un projet. D’autres fois, nous sous-estimons le temps qu’il peut prendre réellement. Je pourrais prendre de nombreux exemples d’entrepreneurs que j’ai croisés à travers des années, mais je vais y aller avec quelques exemples personnels :
- Le club de lecture avec mes amis. Dès le départ, je me suis créé un immense fichier Excel avec la liste des livres à lire selon une ressentions de diverses sources traitant de la Grande conversation. Juste cela aurait suffi. Cependant, au début j’ai créé pour mes collègues des fiches informatives pour donner le contexte culturel, historique et sociologique des différents livres. J’ai aussi fait plusieurs tests pour créer un journal de bord où je retranscrivais toutes mes notes de lectures et mes commentaires. Ce journal de bord a été ensuite transformé en divers articles sur un autre site Internet, que j’ai fini par fusionner avec ce blogue.
- Le Brasseur urbain. Il s’agit d’un autre exemple de projet qui a pris une ampleur plus grande que prévu. Il y avait plusieurs expérimentations en même temps que je mettais dans un journal de bord et que je retranscrivais sur le blogue d’un autre site web. À un certain point, j’avais même le brouillon d’une formation que je voulais filmer! Maintenant, je fais uniquement le vin, pas de blogue ou quoi que ce soit. J’ai aussi fait un ménage dans mon matériel.
- Une boutique de linge en drop shipping. Avec un partenaire, nous avions fait un site Internet 100% fonctionnel où nous pouvions vendre plusieurs types de produits personnalisables pour amasser des fonds pour diverses causes. Nous avions même des fournisseurs de signés. Le temps que ça prenait pour tout avait cependant été grandement sous-estimé.
- Plusieurs livres. Lorsque j’avais 16 ans, j’ai commencé à écrire un roman d’aventures où j’ai écrit uniquement deux chapitres. J’ai écrit plusieurs plans pour des livres sur le leadership, le coaching, et les saines habitudes de vie. Mon inscription à la maitrise fut motivée en grande partie sur un livre sur le sport électronique que je veux sortir à la suite de mon mémoire. Même chose avec mon doctorat, où je veux écrire un livre sur l’histoire des compétitions de jeux vidéo aux Québec. Encore cette semaine, je discutais avec un ami la faisabilité dans faire une conjointement avec un groupe de professionnel du milieu.
Le problème avec tous ces projets, et la liste est évidemment beaucoup plus longue, c’est que je me lasse rapidement, ou tout simplement que je ne les finis pas en passant à autre chose.
Bien sûr, nous pourrions voir ces projets non pas comme quelque chose de tangible en soi, mais plutôt comme des opportunités d’apprentissages. Je ne regrette aucune des ressources, qu’elles soient en temps ou en argent, que j’ai investi dans tous mes projets. À l’inverse, ils m’ont tous permis d’expérimenter directement une multitude de domaines, en plus de me faire acquérir des habiletés que je n’aurais pas sinon. De plus, beaucoup des projets ont eu énormément d’erreurs, principalement à petites échelles, mais aussi à grandes échelles, qui m’ont permis d’acquérir une sagesse et expérience de vie unique. Ce que j’aimerais plus faire dans l’avenir, c’est d’avoir des projets avec des objectifs concrets et des échéanciers. Plus dure à dire qu’à faire.